Charles L’écuyer se décrit comme un portrait de la société concernant l’évolution de la consommation d’alcool. Depuis cinq ans, dont trois en tant que sommelier, ce passionné de vin travaille conjointement pour les restaurants le Charbon Steakhouse et L’Aviatic Club de la Vieille-Capitale. Le natif de Québec de 29 ans assiste à une transformation chez les consommateurs québécois.
Q – Comment expliquer le changement de clientèle chez les consommateurs de vin ?
R – C’est plus démocratisé aujourd’hui. Il y a des chroniqueurs, comme Philippe Lapeyrie, qui suggèrent des vins à dix ou douze dollars et ils vont en vendre cent caisses en une journée à la SAQ. J’ai l’impression qu’il y a dix ans c’était des personnes au-delà de 45 ans avec une certaine sécurité financière qui s’intéressaient au vin. Maintenant, il y a de plus en plus de passionnés et ils sont de plus en plus jeunes.
Q – Comment s’est amorcé ce penchant pour le vin?
R - Je ne pense pas qu’il y ait qu’un seul facteur, mais il y a le « French paradox ». Les premières recherches disaient que les Français vivaient en santé plus longtemps que d’autres peuples malgré la malbouffe. Les recherches l’ont attribuée au vin qui aidait la circulation [sanguine] et les problèmes de cœur.
Selon la tendance de consommation globale, les gens veulent de plus en plus acheter local et ça se voit dans le vin aussi.
C’est en partie une curiosité de touriste dans les restaurants. Les particuliers vont en essayer et ça va rester une partie de la consommation, mais je ne pense pas que ça va croître de façon démesurée.
Les Québécois ont la dent sucrée, pendant longtemps ils ont été parmi les plus grands consommateurs de porto dans le monde. On retrouve cet intérêt dans les Mistelles, des vins de vendange tardive, produits en quantités assez importantes au Québec.
Des emplois étudiants en restauration et une session universitaire à Bordeaux ont amené Charles L’Écuyer dans le royaume du vin. À la suite de ses études en économie et politique, il s’est dirigé vers une formation en sommellerie de 450 heures à l’École hôtelière de la Capitale afin d’avoir un emploi plus actif qu’un travail de bureau.
